Voici une brève entrevue avec Catherine Roy de Montréal Accessible. N’oubliez pas leur journée bénévole le 30 juin à 12 h 30. Inscrivez-vous ici : http://journeedaccessibilite.eventbrite.com/
1. Montréal Accessible, qu’est-ce que c’est, et pourquoi c’est important?
Montréal Accessible est une initiative lancée en janvier 2012 par un groupe d’activistes et de technologues québécois (http://www.rapliq.org/montreal-accessible-cest-possible/#Equipe) afin de mettre les développements en matière de données ouvertes au service des personnes handicapées et à mobilité réduite. L’objectif est d’utiliser des données ouvertes et du crowdsourcing pour collaborer à l’information disponible sur l’accessibilité architecturale de l’espace collectif. Il est donc question de repertorier le niveau d’accessibilité des endroits publics à Montréal (commerces, restaurants, édifices municipaux, etc., en fait, tout endroit ouvert au public). Ce projet met déjà à contribution des données recueillies par le RAPLIQ (un des partenaires du projet) sur l’accessibilité de près de 500 établissements ayant pignon sur rue à Montréal.
2. Pouvez-vous décrire certains des problèmes d’accessibilité des entreprises à Montréal?
L’accessibilité des lieux à Montréal pose encore beaucoup de problèmes pour les personnes handicapées. Nombreux encore en 2012 sont les endroits publics qui n’offrent pas d’accès aux gens en fauteuils roulants ou ayant d’autres problèmes de mobilité, que ce soit des escaliers pour accèder à l’édifice sans rampe d’accès, des espaces trop étroits pour circuler à l’intérieur (par exemple, dans les restaurants), le manque d’une salle de bain adaptée, etc. Il y a aussi d’autres problèmes moins bien connus, comme le manque d’accès à des informations en médias substituts (exemple, des menus en braille ou gros caractères pour les personnes avec une limitation visuelle) ou une signalisation adéquate, etc. La vérité c’est qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourrir pour assurer plus d’accès à l’environnement pour les personnes handicapées.
3. Comment les données ouvertes jouent un rôle dans votre projet?
Concrètement, les données ouvertes serviront à renseigner l’utilisateur sur le niveau d’accessibilité d’un lieu (via un site Web ou une application mobile). L’ouverture des données en ce qui a trait à l’accessibilité peut être bénéfique et faire évoluer la situation actuelle de l’accessibilité. Avoir accès à ces informations devient donc intéressant en termes de planification et de développement pour les divers intervenants qu’il s’agisse des élus ou des employés de la ville. En ce moment, on arrive difficilement à savoir ce qui est accessible, ce qui était accessible mais ne l’est plus, etc.
Aussi, avoir accès à ces informations est intéressant pour les citoyens handicapées évidemment en termes d’autonomie mais aussi en termes d’avoir une prise sur son environnement. En sachant ce qui est accessible et ce qui ne l’est pas, ça permet aux citoyens d’intervenir, de faire les représentations nécessaires pour changer, améliorer l’environnement. Dans le cas des personnes handicapées, on part de loin.
Récemment, nous avons libéré des données PDF cueillies par le RAPLIQ lors de 4 journées de l’accessibilité au cours des deux dernières années. Ces journées de l’accessibilité étaient organisées par le RAPLIQ dans le but de répertorier et d’évaluer l’accessibilité architecturale des édifices ouverts au public (commerces, restaurants, etc.) En tous, près de 500 commerces ont été évalués jusqu’à maintenant.
4. Comment les montréalais peuvent-ils vous aider dans votre projet?
Une des façons dont les montréalais peuvent contribuer au projet est de nous aider à receuillir des données. D’autres journées de l’accessibilité sont prévus dans les prochains mois, dont une le 30 juin prochain. On invite donc les gens à participer à ces activités et nous aider à cueillir les plus de données possibles. Pour plus d’info ou pour s’inscrire : http://journeedaccessibilite.eventbrite.com/
5. D’autres commentaires?
On espère à travers tout ça de créer une culture d’accessibilité et d’inclusion en offrant des moyens et des opportunités où tout le monde est libre de contribuer à « mapper » l’accessibilité de l’environnement. Donc, non seulement moi mais mes amis, ma famille, etc. Et cela offre aussi des opportunités de sensibilisation, tant des propriétaires de ces espaces que tous les utilisateurs, non pas seulement ceux qui sont affectés directement.
Ensemble, Montréal accessible, c’est possible !