Nous revenons tout juste du Salon des Logiciels Libres du Québec où nous avons tenu une table ronde intitulée « Données Ouvertes: l’accès aux données pour tous ». Jean-Noé animait la discussion à laquelle Tracey Lauriault de l’Université Carleton, Diane Mercier de la Ville de Montréal, Yves Otis de Percolab et Carl-Frédéric de Celles de IXMedia participaient.
Ces quatres perspectives complémentaires ont permis d’explorer différentes facettes des données ouvertes, non seulement telles qu’elles paraîssent maintenant, mais aussi au travers de l’histoire, tant du côté administratif que du côté de l’industrie.
Tracey nous a ainsi fait un panorama des différents efforts d’ouverture et de partage des données dans les différents ministères du Canada, et montrant que le domaine de la géomatique comportait beaucoup de pionniers du domaine. Elle soulignait aussi l’importance pour les programmes de recherche canadiens de publier les données produites pour que d’autres puissent plus facilement les réutiliser. Tracey a d’ailleurs eu la gentillesse de mettre en ligne un ensemble d’acétates qu’elle a créé spécialement pour la présentation (ci-dessous).
Yves nous a tous surpris en nous offrant une perspective historique sur les données publiques. Le Québec se trouve être un paradis pour les généalogistes, qui sont d’une certaines manière, les plus gros consommateurs de données publiques. Pour Yves, les données ouvertes permettent de donner une deuxième vie aux données, en permettant leur ré-utilisation une fois qu’elles ont servi. Il précise aussi que sur une longue periode, le ocntexte d’interprétation des données peut changer, et qu’il est donc important de bien documenter les données pour que leur interprétation ne soit pas biaisée plusieurs années plus tard.
Diane nous a donné une perspective plus administrative des données publiques, en nous montrant que l’ouverture des données publiques permet de fixer un but concret aux ideés de transparence et de collaboration. Pour Diane, les données ouvertes permettent de recentrer le rôle des entités municiaples sur la gestion et la maintenance des données, et non pas seulement sur le développement d’applications qui pourraient devenir obsolètes. Par ce qu’elles sont réutilisables, les données ouvertes permettent un dialogue direct entre les citoyens et la ville, et ainsi de passe outre certaines limites et certaines barrières actuelles.
Enfin, Carl-Frédéric de Celles nous a apporté une perspective de terrain sur la pratique des données ouvertes. Il nous parlait de la nécessité d’évangélisation des données ouvertes, et mentionnait que parmi ses clients gouvernementaux, beaucoup font des données ouvertes sans vraiment le savoir. Il nous a parlé également de la base de données du BTLF, financé par le gouvernement et les éditeurs québecois, et de l’application iPhone du RTC (le réseau de transport de Québec) où l’auteur a dû faire exercer son droit d’accès à l’information pour obtenir les données.
J’ai également eu l’occasion de faire une conférence sur le thème « Gouvernement 2.0: Données Ouvertes, Web et Visualisation », où j’ai pu présenter comment tirer parti des technologies pour aller vers une démocratie moderne, plus transparente et plus participative. Les données ouvertes en son bien sûr un élément central, la base fondamentale, sur laquelle peuvent se construire des « services public 2.0 » tirant parti du Web et des médias sociaux. Enfin, pour pouvoir mieux comprendre et mieux utiliser les données publiées et ces nouveaux services, il nous faut un moyen de comprendre et d’appréhender rapidement de larges volumes d’information complexe, ce à quoi la visualisation de données répond de manière particulièrement efficace.
Lors de la clotude du salon, Mme. Courchesne, présidente du Conseil du Trésor, nous a fait part de sa vision de la gestion des ressources informationnelles Québecois où le logiciel libre a maintenant officiellement une place–et nous allons faire en sorte que les données ouvertes y devienne également un point clé, quelque soit la technologie et le type de fournisseur choisi.
Vous l’avez donc compris, ce premier Salon des Logiciels Libres du Québec a été a grand succès, et nous avons entendus tout ceux qui nous ont dit « A quand <insérez le nom de votre ville> ouvert ? ».